lundi 27 octobre 2014

Usurpation d'identité en ligne


De tous temps l'usurpation d'identité est une fraude qui a souvent été pratiquée. Mais avec Internet, l'accès aux informations personnelles est devenu de plus en plus facile. Les usurpateurs en ligne se multiplient, laissant leurs victimes faces aux conséquences des dégâts causés.

Selon une étude du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie publiée en 2009, chaque année, 210 000 personnes sont victimes d'usurpation d'identité, et ces chiffres ne vont pas à la baisse.

À moins d'être un expert en informatique ou un ermite, n'importe qui peut être victime d'usurpation d'identité sur le web. Les cyber-fraudeurs ont des buts divers et variés. Récupération de codes secrets, nom, date de naissance etc. Avec une telle base de données, les fraudeurs peuvent faire passer l'usurpation du virtuel au réel s'ils souhaitent faire des papiers au nom de leur victime. Mais la plupart du temps ils utilisent les codes secrets pour effectuer des transactions avec l'argent de la victime à son insu. Celle-ci se retrouve obligée de payer des sommes, parfois très élevées, dont elle n'avait jusque là pas connaissance.

Les conséquences sur les victimes, au delà du point de vue financier, sont essentiellement psychologiques. Notre identité, qu'elle soit numérique ou réelle, représente tout ce que l'on est. Usurper l'identité de quelqu'un, c'est lui voler sa vie, et il est souvent ensuite bien dur pour les victimes de prouver l'authenticité de leur identité alors qu'une autre personne se promène en toute impunité en se faisant passer pour elles sur le net. Les victimes doivent même parfois avoir recourt à un professionnel pour s'en remettre.
Avec les réseaux sociaux, une nouvelle forme d'usurpation d'identité s'est développée.
En utilisant une photo et quelques informations, il est très facile d'usurper l'identité d'une personne sur les réseaux sociaux comme Facebook.
Par exemple, l'animatrice Clodine Desrochers, qui est considérée comme étant une personne publique, s'est vue usurper son identité par une personne qui a créé une page Facebook assez crédible pour que même ses propres amies tombe dans le panneaux. Heureusement aucune conversation concernant des informations privées n'a été entretenue entre ces amies et l'usurpateur, sinon les conséquences auraient put être gênantes pour Clodine Desrochers. Et ce genre de mésaventure n'arrive pas qu'aux célébrités.

Lorsque l'on parle à une personne au travers d'un écran, on ne sait jamais à qui l'on a affaire. Un compte Facebook peut aussi être facilement piraté si son code est aussi simple que la date de naissance ou « motdepasse ». Aussi, avant d'engager une conversation privée avec un contact, pensez qu'il serait toujours mieux d'en parler en face ou au téléphone plutôt que sur le web. Si l'on connaît bien cette personne, on peut aussi s'apercevoir de la fraude en notant que le style d'écriture n'est pas le même que d'habitude et dans ce cas, vite contacter notre ami avant que le pirate ne fasse des dégâts.
Que faire dans ce cas là ? Le mieux est déjà de prévenir plutôt que guérir.

Il ne faut pas répondre aux mails de phishing qui se font passer pour la banque et demande le numéro de carte bancaire ou des sondages nécessitant des informations personnelles. Il ne faut pas non plus jeter dans la rue un papier avec ses codes d'accès.
Les codes d'accès pour les sites ou autres doivent toujours être sans signification et composés de chiffres et de lettres. Le mieux est aussi de les changer régulièrement.
Si néanmoins votre identité est usurpée, il faut impérativement prendre contact avec le responsable du site pour en réclamer la suppression et, en cas de non réponse, déposer une plainte auprès de la CNIL.

Actuellement la loi LOPPSI de mars 2011 permet de faire en sorte que l'usurpation d'identité, numérique ou non, soit plus facilement punissable devant les tribunaux et sanctionnée par une amende allant jusqu'à 15 000 euros. Avec l'augmentation du nombre de délits de ce genre, cette amende pourrait encore augmenter jusqu'à 45 000 euros, accompagnée dans les cas de peine maximale par 7 ans de prison...

Attention à ta e-reputation !

C'est à l'adolescence que la réputation devient un élément important pour les jeunes. De nos jours, cette réputation se traduit à la fois par ce que leurs camarades pensent d'eux dans la cour de récréation, mais aussi à une échelle plus grande, le net.

Grâce aux réseaux sociaux tels que Twitter, Instagram, Facebook etc. n'importe quelle personne peut se faire connaître en se créant une e-réputation. Tant que tout se passe bien, rien de mal à cette pratique. C'est lorsque les choses tournent mal que le danger survient.

Selon une enquête menée par Metronews, environ un quart des adolescents interrogés déclare avoir été témoin, au moins une fois par mois, de harcèlement moral sur le web. Cachés derrière leurs écrans, les adolescents profitent de ce moyen de communication pour dire aux autres ce qu'ils n'oseraient jamais leur déclarer en face. Les réseaux sociaux sont un moyen facile de régler les comptes, ou de les alimenter en exposant un conflit personnel au monde entier.

Nos parents possédaient un journal intime qui n'appartenait qu'à eux, leurs enfants eux, ne font probablement pas assez la différence entre leur vie privée et leur vie publique. Ils publient tout sur le web jusqu'à ce que ce comportement se retourne contre eux.
Un sondage en ligne lancé par la communauté en ligne Habbo montre que 25% des adolescents âgés de 13 à 18 ans estiment que dans 10 ans, ils auront honte de ce qu'ils font actuellement sur le net.
Malheureusement, il est très dur d'effacer complètement ce qui a un jour été publié sur la toile, et cela pourrait avoir des conséquences sur leur vie future. Une photo, un commentaire publié, partagé, interprété, et c'est tout une e-reputation qui est ternie.

Les internautes ne peuvent pas contrôler ce que les autres publient sur eux. Par exemple, des photos de soirée qui auraient du rester dans le cercle amical et se retrouvent à la vue de tous sur internet. Ou encore des « ex » qui se vengent en publiant des « sextos » et photos intimes, aussi appelé « revenge porn ». Les françaises ne peuvent se protéger de ce genre de pratique qu'en faisant appel à la loi du droit à l'image, mais ce n'est pas le cas dans tous les pays du monde.

Avec l'arrivée de Snapchat, une alternative semblait être apparue. Cette application permettant d'envoyer des photos éphémères semblait une valeur sûre.
Mais en octobre 2014, des applications tierces du groupe ont été hackées par des pirates qui ont réussi à s'emparer de 100 000 photos stockées dans la mémoire. Une grande partie de ces photos aurait été publiée sur le site 4chan, dont près de la moitié représentant des mineurs.
La magie d'internet : Ce qui est ici et maintenant peut se retrouver là bas quelques secondes voire années plus tard.

Finalement quelles peuvent être les conséquences d'une mauvaise e-reputation pour une personne ? À l'échelle de l'adolescence, période où la plupart des jeunes se sentent mal dans leur peau, certains vont jusqu'au suicide. Au Canada, le cas le plus connu est celui d'Amanda Todd, qui après avoir envoyé une photo de ses seins à un inconnu, s'est vu harcelée moralement sur le net. Des personnes avaient même été jusqu'à créer des pages sur les réseaux sociaux à son effigie pour l'insulter. Si tout ça était resté sur le net, peut être que la jeune fille serait encore en vie, mais une mauvaise e-réputation peut entraîner l'isolement social dans la réalité. Suite à sa mort, le monde a enfin été touché par son histoire, mais certains ont continué à nuire à la réputation de la jeune défunte.

L'important est donc d'être conscient de ce que l'on partage. À partir du moment où l'on est en ligne et que l'on fait des publications, il faut penser à qui pourrait les voir et l'opinion qu'ils pourraient se forger sur nous. Les paramètres de confidentialité et faire le tri dans nos amis Facebook sont aussi des choses très importantes. Accepter n'importe qui pour avoir le plus d'amis possible n'est pas synonyme de bonne e-réputation, bien au contraire.

Comment des personnes pourront être prises au sérieux par leur patron lorsqu'elles seront plus âgées si celui-ci peut trouver des photos et commentaires compromettants les concernant ?

Des assureurs comme AXA ont donc pris les devants et créent des options de protection contre les risques du net. De même, la loi du 6 janvier 1976 autorise la suppression d'informations nous concernant quand le motif est légitime. En dernier recours la personne peut faire appel à la CNIL.

articles connexes:
http://www.assurances-ereputation.fr/2012/05/la-peur-dune-mauvaise-e-reputation-et-facebook-pourraient-etre-a-lorigine-dune-depression-facebook/

http://www.gentside.com/facebook/son-viol-rendu-public-sur-facebook-une-ado-de-17-ans-se-suicide-et-bouleverse-le-canada_art49772.html